

Les jumeaux Eugène Jules et Auguste Alexis DELAHOGUE jouissent d’une notoriété certaine au début 20ème siècle.
En 1903 “La Cocarde” du 19 février rapporte :
« Le hall de la Bodinière… une exposition de peinture (…) M. Eugène DELAHOGUE, promenant son rêve ici et là, aux environs de Paris et en Italie, en Franche-Comté et en Provence, expose une trentaine de toiles qui toutes méritent l’examen ; les amateurs de ciels curieux trouveront plaisir à visiter celle collection. M. Alexis DELAHOGUE (…) a demandé à l’Algérie et à la Tunisie le sujet d’un véritable poème de couleurs dont il a composé les strophes avec amour en même temps qu’avec sincérité (…) une étonnante variété d’aspects qui fait de cette exposition une chose tout à fait séduisante (…). Il serait difficile de citer plutôt l’un que l’autre de ces tableaux dont l’ensemble constitue une “œuvre” véritable » G. F.

Nés le 6 juillet 1867, à Soissons (Aisne) chez leur grand tante, marchande en mercerie. Leurs parents, Jean Alexis DELAHOGUE et Anna DUFOUR, sont marchands merciers rue Saint-Honoré à Paris. Leurs grands parents paternels étaient eux aussi marchands à Paris mais en herboristerie.
Rien ne semblait les prédestiner à devenir des artistes peintres de cette renommée dans le courant “orientaliste” de l’époque.

Outre de nombreux tableaux peints sur place en Algérie, Tunisie et Maroc, lorsqu’ils étaient en visite chez un cousin militaire, leur œuvre s’avère très variée avec en particulier des paysages de Blandy.

En février 1909, ils acquièrent la vaste propriété des QUATRE TILLEULS, située au bout de la rue des Poiriers (actuelle rue Saint-Martin sur la route de Saint-Méry), au décès de leur grand-tante Émilie SAINT-PAUL dont ils sont les seuls héritiers.
Cette propriété avait été acquise en mars 1869 par l’époux de ladite Emilie, Auguste DUFOUR, orfèvre à Paris, décédé en 1874. La mère des peintres jumeaux, Anna DUFOUR, était la nièce d’Auguste DUFOUR.

Eugène décède le 2 juillet 1934 à Blandy (à 67 ans) et Alexis le 2 septembre 1950 (à 83 ans) à Nice.
Les deux frères avaient conclu le pacte selon lequel le survivant épouserait leur compagne.
En 1934, Alexis tint donc parole, et son épouse, Jeanne BRUN BUISSON (1882-1960), repose auprès d’eux dans leur tombe.