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Le château propriété communale (1883-1992)

Le château propriété communale (1883-1992)

On ne peut pas parler de l’intérêt des villageois pour le château au 20ème siècle, de leurs efforts pour le sauvegarder, puis de sa restauration menée par le département, propriétaire à partir de 1992, sans mentionner les démarches et la résolution de la municipalité de la fin du 19ème qui en a permis le maintien au milieu du village et l’attrait pour ses visiteurs d’aujourd’hui.

La détermination de la commune pour acheter le château

En 1883 le château est à vendre par voie d’affichage ! La municipalité consciente de son intérêt demande au préfet l’autorisation pour son achat en novembre, arguant qu’« il serait dans l’intérêt de la commune de conserver ce vieux type de construction militaire du Moyen Age », et se  déclarant « prête à faire un sacrifice pour l’acquisition s’il n’est pas vendu plus de 12000 à 15000 francs.»

Extrait du registre municipal du 11 novembre 1883

 

L’achat du Château en 1883

La commune de Blandy achète le château au Comte Horace de Choiseul Praslin qui fait un gros effort sur le prix et le cède à la commune pour 5600 francs. Le conseil municipal remercie le Comte en ces termes en décembre 1883 : « vous avez mis le comble à notre souhait en rendant la commune propriétaire du vieux Château qui représente une page de l’histoire de notre pays… ayant en vue de conserver les vieilles tours qui attirent bon nombre de visiteurs et donnent un cachet intéressant à notre localité. »

La lettre de remerciement au Comte. Copie au registre municipal

 

Note : Le Comte avait déjà fait don à la commune d’une grande partie des fossés et de la Place du Colombier en 1869. La commune en avait demandé la vente en 1866 mais la proposition était restée sans suite. Après leur achat par la commune, les fossés sont comblés pour augmenter l’espace disponible pour la foire.

Le financement de l’achat du Château

Même avec le moindre prix consenti par le Comte, la somme de 5600 francs représente un énorme effort pour la commune dont le budget est des plus ‘serrés’.

Le Maire Pierre TUOT accorde une souscription volontaire de 5000 francs sur ses propres deniers.

Pour les 600 francs qui restent, on peut apprécier la détermination de la commune à acquérir les ruines du château quand elle décide en session extraordinaire le 13 décembre 1883 de prélever sur le budget de 1883 : la somme de 250 francs sur l’entretien des aqueducs, fontaines, puits et mares, 200 francs sur l’entretien des pavés et rues, ponts et ponceaux, 50 francs de secours aux familles de réservistes, 100 francs sur les dépenses imprévues.

Nous apprenons plus tard par le rapport de la réunion du conseil du 27 août 1886, que le remboursement de la somme de 600 francs pour solder les frais d’acquisition avait été prêté à la commune par Eugène BLAQUE, propriétaire à Blandy.

Remerciement du Conseil municipal à M. Pierre Tuot

 

 Première phase, la destruction décidée en 1884

Dès l’acquisition du château, la municipalité décide en une séance extraordinaire de mars 1884 la destruction des bâtiments intérieurs « qui sont en ruines et ne présentent aucun caractère historique », négligeant ainsi de manière inattendue les potentiels restes des logis seigneuriaux probablement bien dégradés et inexistants à leurs yeux.

Le Républicain de Seine et Marne du 9 avril 1884 annonce « L’adjudication de la démolition des bâtiments de culture situés dans le vieux château, aura lieu le lundi de Pâques 14 avril, à 2 heures du soir en la salle de la mairie. Les démolitions seront divisées en 4 lots et seront adjugés séparément »

Depuis que le château est devenu une ferme sous le Maréchal de Villars, la grande salle à manger est devenue une « vacherie » de 80 vaches, la belle salle des fêtes une bergerie de 200 moutons, divers logis sont alors occupés en granges.

Les bâtiments intérieurs à détruire
Dessin de Marc Viré dans son ouvrage « Le Château fort de Blandy-les-Tours »

 

La liste des bâtiments à démolir en 1884

Cette liste nous donne une idée de ce qui reste des logis et logements au temps de la « Ferme de Blandy », vestiges des bâtiments seigneuriaux, leur transformation ou ajouts.

« 1er lot : Une grange de 4 travées, dite grange à avoine, avec l’appentis à usage de poulailler adossé au pignon nord et y compris l’escalier extérieur en grès conduisant au grenier. Toutefois la cave située sous les deux premières travées et sa descente en sont et demeurent exceptés.

2ème lot : La grange de 6 travées, dite grange à blé qui est située entre le premier lot et le bâtiment escalier. Ce bâtiment reste réservé aussi que les deux travées situées derrière cet escalier. Les murs des anciens toits à porcs situés en avant de cette grange font partie de ce lot.

3ème lot : Deux travées de hangars en appentis et de deux autres en retour dont un est en ruine, situé à la suite du bâtiment d’escalier. Les murs sur lesquels s’appuient ces appentis restent exceptés.

4ème lot : Un bâtiment de 5 travées à usage de bergerie à rez- de- chaussée et de grenier au-dessus, situé en face du second lot. Le mur d’enceinte sur lequel s’appuient ces bâtiments aussi que le pignon restent exceptés ».

Les fondations de tous les bâtiments ci-dessus ne font pas partie de la présente adjudication.

Nous ne pouvons que nous féliciter de cette mesure de préservation des fondations pour les fouilles qui seront menées plus tard. Il est prévu que les travaux de démolition devront se terminer au plus tard en avril 1885.

Le 16 novembre 1884 le conseil municipal décide qu’une première somme de 630 francs résultant des ventes confondues de bois et « des matériaux provenant de la démolition de vieux bâtiments dépendant de l’ancienne ferme des tours » … « sera employée à faire exécuter par voie de régie et par les nécessiteux de la commune pendant l’hiver courant, différents travaux d’appropriation dans l’intérieur du vieux château féodal. » Les matériaux sont finalement vendus au fur et à mesure des demandes (CM 1886) et en février 1900, la somme de 589,50 francs est annoncée au conseil qui, sur la proposition du maire Chertemps, décide paradoxalement de la verser à nouveau dans la caisse municipale « …pour l’entretien de l‘ancien château. » Nous ne savons pas de quels travaux d’entretien ou préservation le vieil édifice a alors bénéficié. Au regard des sommes, sans doute des améliorations mineures.

 

Après la démolition, la préservation

En 1889, le château est classé Monument Historique. Le maire est alors Henri CHERTEMPS (Mandats de 1888 à 1909)

Pour assurer la sécurité des visiteurs, la commune fait consolider la Grosse Tour et installer un escalier en 1889. Le spécialiste cimentier Joseph Monier de Paris le réalisera en béton.

La décision est prise au conseil municipal du 19 septembre 1889 de l’ouverture les dimanches du 1er octobre au 1er avril de 1h à 5h du soir, et ouverture du 1er avril au 1er octobre les dimanches de 1h à 7h du soir. Le tarif pour monter les 144 marches jusqu’à 32m de hauteur sera la gratuité pour les blandynois sauf pendant les deux jours de la foire, 50 centimes pour les visiteurs étrangers à la commune, 25 centimes pour les enfants au-dessous de 12 ans.

Pour les visites du château un détenteur des clés est requis. Monsieur Morisset se porte volontaire en offrant 35 francs pour l’année en 1919. En 1921, il se propose à nouveau pour 30 francs. Son offre est acceptée.

Dessin de Victor Mohler

 

Les ruines au tout début du 20ème siècle

 

L’accès au bas des murailles, très délabrées et dangereuses est interdit par des barrières sensées assurer la sécurité. La fontaine est toujours présente sur la place. On notera la taille des jeunes arbres qui constitueront plus tard la belle couronne verte que nous avons connue autour du château.

Les arbres autour du château avant leur abattage en 1989

 

« Les Amis de Blandy »

Des Blandynois et sympathisants extérieurs se mobilisent pour la conservation du château.

Il faut attendre 1934 pour qu’une première association voie officiellement le jour « pour protéger les ruines du vieux château féodal et de ses dépendances en aidant à leur conservation tout en conservant leur originalité et leur caractère propre »

Insertion au JO du 21 février 1934 de la déclaration des « Amis de Blandy »

 

But de l’association des « Amis de Blandy »

 

Son objet résumé est le suivant :

– Attirer l’attention des pouvoirs publics et des administrations compétentes

– Fournir son concours pécuniaire pour coopérer aux travaux

– Faire connaître l’histoire du château par des conférences, visites organisées, publications, brochures, cartes postales, expositions etc.

 

Le Bureau des « Amis de Blandy » et l’Assemblée Générale de novembre 1934

En 1934 il est composé ainsi : président M. Louis LEGOY pharmacien rue Carnot à Melun, vice-président Commandant HOCHARD, secrétaire M. MARTIN de Blandy, trésorier Maitre BRACQUEMOND, président d’honneur M. Edme SOMMIER propriétaire de Vaux.

Parmi les personnalités invitées présentes à cette Assemblée générale, nous remarquons de nombreuses personnes extérieures à Blandy.

La presse relate l’Assemblée générale de l’association en novembre 1934, tenue en la Salle d’asile de Blandy, où le président énumère les moyens d’obtenir les fonds nécessaires et expose les activités prévues pour 1935.

En tant que détenteur des clés pour 20 ans, l’association « Les Amis de Blandy » récoltera des fonds importants. Une autre source de revenus proviendra de la location de « la magnifique salle Tancarville » (?!), une grande tombola est envisagée pour 1935 dont le premier prix, déjà disponible, sera une toile d’Auguste Tresse, don du graveur et artiste peintre melunais.

Adhésion : 10 francs par an

Activités au programme :

Les travaux urgents de réparation des toitures, l’accès aux oubliettes par une échelle de fer, des fouilles à réaliser dans tout l’intérieur du château, un musée établi par les enfants de la classe de M. Pochard et constitué par leurs dessins et travaux sont au nombre des projets de l’association. (On en aura la liste sur la monographie réalisée par le couple d’instituteurs M. et Mme Pochard.)

Une mention toute particulière est faite par l’orateur concernant l’enthousiasme des jeunes bénévoles pour la réalisation des fouilles « de leur propre initiative », ce que salue chaleureusement le président dans son discours. Les noms des jeunes « archéologues » bénévoles nous sont bien connus : Geldof, Jouin, Pierlot, Castille, Peyroux, Boniatzi, etc.

Nous ne savons pas ce que ces jeunes bénévoles inexpérimentés ont mis à jour ni ce que sont devenues leurs trouvailles éventuelles.

Note : Nous relevons que Louis Legoy est membre de la Société française d’archéologie depuis 1930, présenté par MM. Deshoulières et Hubert. En 1935, il est membre de la Société archéologique de Sens.

 

Et le banquet de décembre 1934 …

Donné en décembre 1934 au Café des Tours, à l’angle de la Grande rue et de la Place du Château, il donne lieu à une invitation originale sous forme de poème dont nous ignorons le nom du talentueux auteur (?)

Le menu du banquet des Amis du Château fort de Blandy en décembre 1934

Il a été confectionné par la gérante du Café des Tours, Madame PEYROUX qui a reçu les félicitations des convives et l’hommage appuyé du président.

Travaux réalisés au château en 1934

Plus important la liste des travaux n’est pourtant évoquée que très succinctement par le président dans son discours au banquet :

– Nettoyage du mur d’enceinte, la Tour de Longueville (???), crypte, oubliettes, anciens appartements seigneuriaux, donjon.

Nous n’en savons pas plus à ce jour ! Ni sur les réalisations, ni sur les éventuelles trouvailles archéologiques. Nous ignorons la durée de vie de cette « Société des Amis du Château de Blandy » qui avait le soutien du maire de l’époque M. Cailleux et réunissait des personnalités des environs de Blandy.

En 1938 l’association éditera un feuillet double présentant l’historique des familles propriétaires du château et un bref historique

Pendant la guerre de 1940-45, le château est convoité par le président du club sportif de Blandy, Gabriel Lafeuil, pour en faire un terrain de sport. Une demande réitérée en 1943 à l’inspecteur des sports n’aboutira pas malgré le dynamisme de son président et les bons résultats du club.

De jeunes athlètes y poursuivront tout de même plus tard leur entraînement.

Photos collection Durual

 

Dans les années 1950, le Château toujours apprécié et visité

À telle enseigne que des groupes demandent même d’y séjourner pour un weekend. En témoigne ce courrier retrouvé dans les archives d’un acteur important, deux décennies plus tard, pour la sauvegarde et la connaissance du château, période que nous aborderons plus loin.

Les Éclaireurs de France de Melun- Chef de groupe Alain Vivien – 1955

 

Le château est entretenu avec les moyens de l’époque

Les murailles semblent avoir été nettoyées du lierre ici en 1908

 

 

Fauchage à la serpette – Le lierre a de nouveau envahi les murs

 

L’auditoire servait de musée – Il ne reste rien de ce qui était conservé ici !

 

L’intérieur du musée !?

 

Monsieur DELAUNAY, le gardien des années 1950

 

Des visiteurs courageux.
Monsieur René Castille en était le guide.

 

D’après les anciens, enfants des années 50 et 60, le château était leur terrain de jeux favori même si le gardien les houspillait souvent les voyant commettre leurs imprudences dans les ruines.

Un entretien minimum a été mené pendant deux décennies mais des animations avaient lieu régulièrement, abritées par les murailles inspirantes. Un projet de Son et Lumière a même vu le jour en 1965. Nous en avons retrouvé le scénario.

Restauration exécutée sous la direction de Monsieur Rochette, architecte des Monuments Historiques

 

On s’intéresse à nouveau sérieusement à la préservation et à la sécurisation du château à la fin des années 1970.  Des fouilles frénétiques de bénévoles blandynois ont cherché les souterrains et autres vestiges…

En 1977, COTRAVAUX est contacté pour la venue de jeunes bénévoles dans le cadre « d’Études et Chantiers »

Réponse positive pour l’intervention des jeunes bénévoles d’Études et Chantiers

 

Brochure d’Études et Chantiers

 

 L’hébergement des jeunes bénévoles pour la restauration de la Tour Carrée s’est fait au Foyer communal de Blandy. L’hébergement et la nourriture étaient gratuits, les frais de formation pris en charge par le Ministère de la Culture. Travaux menés sous la direction de Monsieur Rochette, architecte des monuments Historiques.

Chantier au château, régulièrement commenté par la presse

 

Vu à la TV sur TF1 dans l’ancienne émission « C’est à vous »

 

Des jeunes bénévoles venaient de France et d’autres pays pour s’initier aux techniques anciennes de maçonnerie et à la restauration du patrimoine.

Antoine GUELDRY, le maire élu en 1977, n’hésitera pas à s’investir personnellement et même encore après son mandat comme ici, à droite sur la photo, pour retrouver l’ancien sol de l’auditoire du Château.

L’Auditoire doit devenir une salle communale pour les réunions, fêtes et réceptions

 

L’Auditoire ayant servi de bergerie au 18ème (Carte postale)

 

Intérieur de l’Auditoire avant travaux (Photo R. Marin)

 

Les différentes étapes de la restauration de l’Auditoire de 1981à 1986

 

Pendant les premiers travaux, les bénévoles ont eu soif !

 

Deux tours recoiffées en 1989 (Photo R. Marin)

 

Arbres abattus en 1989. Ils gênaient la vue…

 

Liste des travaux de restauration, établie en 1990 par Henri Hanneton :

« 1978 : nettoyage et déblaiement de l’auditoire

1979 : consolidation de la Tour des Gardes

1980 : Mise hors d’eau de la Grosse Tour, dalles sur le donjon

1980 à 1984 : rénovation de l’auditoire : réfection de la toiture, de la façade, dallage, électricité etc.

1981-1982 : Consolidation de la Tour Carrée

1982-1983 : Mise hors d’eau de la Tour des Gardes

1983 : construction local nouveaux WC, lavabos

1986 : construction du Hall, carrelage, porte à balustres, réfection de la toiture de la billetterie

1989 : mise hors d’eau des toitures de la Tour Nord, de la Tour des Archives et ses dépendances

1989 : abattage des platanes autour du château

1990 : transfert du broyeur à pommes sur la Place du Colombier

Projets pour après 1990 : mise hors d’eau de la Tour de Justice, rénovation des courtines de part et d’autre de la Tour de Justice, rétablissement d’une partie des fossés »

Les aides de l’Etat, de la Région et du département étaient importantes mais le coût du financement de tout ce qui restait à faire dépassait les possibilités de la commune pour sa part, même avec l’aide apportée par l’exploitation pétrolière à Blandy. Le château sera donc cédé au département pour le franc symbolique en 1992.

Faire vivre le château

Le Château a toujours été le cocon privilégié, et envié, en particulier des années 1970-80 et 90 pour toutes les animations du village : réceptions, foires à l’ancienne, kermesses laïques, concerts divers, expositions de photos, peintures, etc. qui attireront un public nombreux débordant largement les limites de Blandy voire parfois de la région.

Les plus gros légumes à la foire de la Saint Maurice – La courgette victorieuse 6kg 365

 

De très grands musiciens au programme du festival de jazz de juin 1980

 

Musiciens sur « la crypte » au festival de jazz en 1980

 

Une animation comme beaucoup d’autres au château : jeux, spectacles, musique…

 

Article extrait de Laïcité n°287 –Déc. 1990

 

L’énorme succès de cette fête pour les enfants récompensa le travail acharné de toute une équipe regroupant les associations de Blandy, les écoles, et la FOCEL (Fédération des œuvres complémentaires de l’école laïque). Les enfants de l’école ont même endossé le rôle de guides du château pour leurs camarades des écoles venues de tout le département. Visites dument préparées et encadrées par les adultes du village, acteurs de tout ce qui concernait la vie du château.

 

Affiche pour la promotion du château – 1982 – Jean-Louis Hanneton

 

La recette de ces années-là pour faire vivre le château au milieu du village et avec les villageois : une équipe de nombreux bénévoles, une ambiance studieuse joyeuse et festive, du temps consacré à un projet commun, l’enthousiasme de l’époque pour une vie dynamique au village, des associations actives et en particulier regardant le château une nouvelle association crée en 1986 dont les membres fondateurs étaient déjà très impliqués dans la vie du village et du château depuis les années 1970.

 

« Les Amis du Château fort de Blandy »

La création de cette association, à l’initiative de la municipalité et sur demande de la Commission municipale du Château, paraît au Journal Officiel le 23 juillet 1986. Son conseil d’administration doit comprendre des conseillers municipaux parmi ses membres. Huit sur treize administrateurs à la création en 1986.

Hommage soit rendu ici, et en préambule à tout développement sur  l’Association « Les Amis du Château fort de Blandy » à Henri HANNETON, la cheville ouvrière de l’association qui prendra en charge toutes les démarches administratives pour la mise en place et qui ensuite continuera comme  il le faisait déjà depuis une décennie à enrichir la connaissance sur le château et le village par des publications qui feront suite à ses recherches assidues tant aux Archives municipales que départementales et auprès de tout organisme susceptible d’apporter des renseignements et informations. À cette époque sans internet ! Nous avons ses courriers figurant dans ses archives ainsi que les résultats de ces recherches qu’il tapait à la machine, imprimait avec le matériel rudimentaire de l’époque à la mairie et dont la diffusion et la vente se faisaient au château. Il savait nouer d’excellentes relations avec les acteurs départementaux des affaires du patrimoine et du tourisme et beaucoup d’autres personnalités. Tous ces officiels, entourant sa veuve, seront d’ailleurs présents à l’inauguration de la salle des fêtes communale qui porte son nom en hommage au rôle décisif qu’il a eu dans la connaissance et la promotion du château, de l’Église et du village.

Henri Hanneton (1921-2000) dans le château qu’il a beaucoup contribué à faire connaître

 

Objet de l’association « Les Amis du Château fort de Blandy »

 

Les membres du premier Bureau à la création en 1986 :

Président : James MOIGNARD

Vice-Président : Henri BAUDOUIN

Secrétaire : Henri HANNETON

Secrétaire adjoint : Antoine GUELDRY

Trésorier : Roger FONTAINE

Trésorière adjointe : Ginette NAEYEART.

 

 

 

 

Les membres du Conseil d’administration

                

                     

CA 1986

                                                

CA 1991

 

Tarifs d’entrée en 1991

Adulte : 10 frs

Enfant : 7 frs

Groupe : par adulte 7 francs, par enfant (scolaires, centres aérés) 5 francs

Les archives des « Amis du Château Fort de Blandy »,

D’épais dossiers contiennent les archives de l’association « les Amis du Château Fort de Blandy », toutes les démarches, courriers, rapports des Assemblées générales et conseils d’administration, listes des écoles ayant visité le Château, commissions, conventions et contrats divers, coupures de journaux.

Compilation d’un travail méthodique et très efficace en termes de promotion du château et du village. :Contrat de concession pour la gestion touristique du château, de la commune à l’association en nov. 1986 ; contrat de partenariat avec le Comité Départemental du Tourisme de Seine-et-Marne en avril 1989 et le directeur M. Devilliers ; contrat pour la gardienne du château Mme GERVOISE qui d’employée municipale devient salariée d’une association ; contrat pour les émoluments des guides occasionnels du château, Mme MOIGNARD,, Mme DELCROIX, M. Hanneton en juin 1986 et 1989, M Devilliers et M. Allips Président des Offices du tourisme et Syndicats d’Initiatives de Seine-et-Marne, convention de guidage, location de la salle de l’Auditoire (4500 francs pour la soirée en 1988 de 100 personnes) ; gestion des stocks du matériel de promotion touristique en vente au château et billets d’entrée, les textes des visites guidées etc.

Quelques chiffres réalisés par « Les Amis du Château Fort de Blandy »

Entrées enregistrées :

En 1987 : 15 000 entrées              

En 1988 : 17800 entrées (soit 2800 entrées de plus qu’en 1987)

En 1989 : 23463 entrées

En 1990 : 27756 entrées

En 1991 : 24700 entrées

Visites guidées réalisées :

En 1989 : 85

En 1990 : 172

En 1991 : 164  (dont 113 groupes scolaires et 51 groupes adultes)

En 1992  pour les deux premiers trimestres : 144

Ventes effectuées :

En 1990 : cartes postales : 7283, carte double : 778, livret S.A.E.P. 1657, opuscule : 358

Versement à la commune « budget Château »

En 1991 : 100 000 francs

Pendant ce temps là

L’extraction pétrolière battait son plein à « Dallas en Brie » comme le titrait la presse de l’époque. La commune profitant de retombées financières, le Conseil municipal a décidé que 10% des rentrées seraient reversées au budget communal pour contribuer au financement des gros travaux décidés par les Monuments Historiques soit pour 1988 environ 50 000 francs.

Monsieur Jacques Moulin, architecte en chef des Monuments Historiques avait fixé dès novembre 1986 les premiers objectifs de l’étude préalable aux travaux, faite sous sa responsabilité. Voir en annexe le compte rendu détaillé de H. Hanneton pour la présentation qu’en a faite J. Moulin le 29 janvier 1897 à la mairie de Blandy.

En parallèle, des fouilles ont été faites par l’A.C.A.M.E et la S.A.G.E  à l’extérieur de la Tour Nord où des sarcophages d’un cimetière mérovingien ont été trouvés, des ossements, débris d’armes et poteries du Moyen Age, des piécettes du 14ème siècle. Il est noté dans le rapport de l’AG des Amis du château en 1988 que les objets trouvés sont en cours d’observation et seront restitués à la commune ensuite.

Puis, le château devient propriété départementale en 1992

Se pose la question du devenir de l’association « Les Amis du Château fort de Blandy », des stocks de matériel de promotion touristique, des différentes adhésions, de la gestion des demandes de location, des visites, de la poursuite des prérogatives des habitants de Blandy pour l’entrée gratuite au château et la location de la salle.

Est-ce la fin de l’association ?

En 1995, une brève note glissée au dossier nous apprend que l’association est en sommeil. Néanmoins, les visites guidées ainsi que les portes ouvertes pour les journées du patrimoine continuent au château. Le Comité départemental du tourisme en assure dorénavant la gestion.

Nostalgie : « Notre château » par JC Mejsak enfant dans les années 1950 :

« Le château, notre château puisqu’il nous appartenait, fut la pierre angulaire de notre enfance : ses vieilles murailles rongées par le lierre, ses tours amputées de leur sommet, le donjon qui nous permettait d’être les maîtres de l’horizon. C’était un monde merveilleux forgé par nos Rêves. »

Henri Hanneton prendra de nombreuses photos des travaux faits par le département à partir de 1992

 

La montée de la charpente de la Grosse Tour en 1994

 

Annexe 1

Annexe 2:

Rapport détaillé, rédigé par Henri Hanneton

 

Annexe 3 :

Courrier de Jacques MOULIN à Henri HANNETON en mars 1992